Dates : 11-12-13 novembre 2022
Lieu : Caroux - autour des Gorges d’Héric
Activité : courses de rocher
Objectifs : autonomie TA - TM, application des apprentissages précédents
Participants : Tiphaine BONNET, Louis COURBOIS, Daniel GIRIBALDI (encadrant), Laure LAGRAVE, Benjamin OFFNER, Agnès POUZANCRE
Carte IGN : 2543OT - Lamalou-les-Bains (même si la carte du Caroux du CAF de Béziers est bien plus utile !)
1er jour : vendredi 11 novembre
- Course réalisée : Arête Nord-Est de la Tête de Braque
- Cotation : AD I P2 - 4b max
Pour ce jour de commémoration annuelle, les apprentis alpinistes du CAF de Vienne se dirigent vers le Caroux, afin de développer leurs compétences en courses de rocher malgré un calendrier avancé. Le Caroux nous a permis, grâce à un temps superbe, d’éviter un rocher glacé par les fraîcheurs automnales voir hivernales. Nous partons de petit matin pour tracer les 5h00 de trajet en minibus, et rejoignons finalement Marc, un ami de Daniel, au parking des Gorges d’Héric.
Pour cette première journée, nous avions décidé de réaliser l’arête Nord-Est de la Tête de Braque, située à pas moins de… 20 minutes du parking ! L’approche est brève, et l’arête se situe près d’un site école d’escalade. La voie est semi-équipée, et nous permet donc de grimper en tête plutôt sereinement pour ce début de week-end : en cas de besoin, des broches sont disponibles pour nous sécuriser. Mais nous jouons le jeu, et progressons au maximum via des coinceurs et des sangles. Nous sécurisons néanmoins les relais grâce aux plaquettes et broches en place, comme points de secours.
Nous grimpons en tirant des longueurs tout du long, rendant la progression longue. Mais ce style de grimpe en mode grande voie est nécessaire, malgré un niveau abordable. L’engagement est prononcé sans broches, et décidons même de mettre les chaussons (pour certains) par précaution. Mais la voie est belle, le rocher agréable et l’itinéraire sympa : de nombreuses possibilités s’offrent à nous, plus ou moins belles, complexes et engagées. A nous de faire notre chemin ! Marc et Daniel sont quand même de bons conseils, et nous débouchons finalement derrière la Tête de Braque tels des lapins sortant de leurs trous.
Une fois regroupés au sommet, nous descendons les deux rappels de descente, avant de commencer un atelier remontée sur corde juste avant que la nuit tombe : un machard sur corde avec pédale improvisée en haut, et un descendeur en mode autobloquant plus proche de soi permettent d’effectuer des remontées en cas de besoin.
La nuit tombante nous oblige à terminer l’atelier en vitesse, et nous nous dirigeons donc vers notre gîte pour le week-end : une maison dans le hameau de Bardou, perdu dans les montagnes du Caroux. Le chemin d’accès est très sinueux, surtout en minibus, mais nous arrivons finalement à bon port dans une nuit profondément noire. Nos hôtes nous accueillent néanmoins avec le sourire : Brian et Elizabeth nous présente une maison atypique, tout en pierres du Caroux, dont l’intérieur et la toiture ont récemment été rénové. La maison est très agréable, bien plus que notre précédent mobil-home tombant en ruine, et elle est digne des refuges les plus confortables de montagne : de l’eau courante (voire potable) du ruisseau adjacent, une petite cuisine avec cuisinière au gaz, et un poêle à bois pour chauffer la pièce à vivre. Les toilettes et la douche sont communes au hameau, et nous avons même le choix entre des toilettes humides ou sèches, ainsi que douche chaude dans les parties communes ou douche glacée dans une annexe de notre cuisine !
Mais cette maison reflète très bien la beauté du hameau. Une vingtaine de maisons tiennent debout, même si certaines méritent encore une rénovation de la toiture. Toutes sont en pierres et matériaux naturelles de l’époque. Et notre couple d’hôtes, seuls propriétaires du hameau, nous évoquent tous leurs voisins : une trentaine de chats (gardant les rongeurs à distance), quelques poules, et une horde de paons (gardant peut-être les serpents à distance ? Comme dans l’Égypte Ancienne ?). Bref, un hameau très original - dans le bon sens du terme - et agréable. Nous nous couchons ainsi dans le calme, après un couscous littéralement royal préparé par notre chère Laure !
2ème jour : samedi 12 novembre
- Course réalisée : Traversée des Doigts de la Main de Farrières
- Cotation : PD II P4 - 3c max
- Durée : 8h00
- Ascension totale : 810m
- Distance : 8,16km
Pour cette deuxième journée dans le Caroux, nous partons à 8h15 par un ciel dégagé et un temps clément pour la traversée des Doigts de la Maint de Farrières. Nous n’avons même pas besoin de prendre le minibus et partons directement depuis le hameau de Bardou ! Direction Héric via le GR7, sur un sentier assez roulant et globalement descendant. Après avoir traversé le pont d’Héric, nous suivons un balisage jaune visiblement pas assez marqué, car nous hésitons parfois sur le sentier à prendre et à suivre. Nous réussissons néanmoins à suivre la piste jusqu’à un balisage bleu, la piste des Hirondelles, que nous suivons jusqu’au Roc des Hirondelles. C’est à ce moment que nous remarquons devoir faire demi-tour, pour remonter une brèche casse-patte que nous venions de descendre… Mais nous atteignons finalement le départ de la course, après 1h50 d’approche.
Le Pouce dans le dos, nous entamons l’ascension de l’Index en 2 cordées et corde tendue tout du long. La traversée ne pose pas de réel problème technique, tout peut même se faire en chaussure. Ce terrain d’aventure est bien adapté à la pose de coinceurs et autres points d’assurage. Le chemin est clair, sans trop d’ambiguïté dans l’itinéraire possible. Seule la descente du majeur semble poser souci, Daniel nous posant une main courante optionnelle pour la descente, plus pour nous rassurer que réellement nous aider.
Nous descendons finalement de cette main à 3 doigts, vers le col de la Narquoise. Depuis ce col, nous suivons un sentier balisé rouge jusqu’à atteindre le hameau d’Héric. Il faut l’avouer, nous réussissons quand même à quitter le chemin sans le savoir… Mais il suffit de descendre pour rejoindre la route des Gorges menant à Héric. Nous reprenons ainsi le GR7 jusqu’à Bardou, au cours duquel nous conseillons une famille de faire demi-tour, vu la nuit tombante et la distance qu’il leur reste jusqu’au parking des Gorges… Le rythme et soutenu, mais réussissons à arriver à Bardou juste avant 17h00.
Nous avons donc le temps de nous doucher tranquillement avant de prendre l’apéro avec les propriétaires du hameau. Ce moment de convivialité est rythmé par les passions de Brian, irlandais fan de rugby, brassant sa bière (très bonne qui plus est) et très peu avare de paroles. Et les récits atypiques d’Elizabeth, allemande-américaine de naissance et française d’adoption, habitant le hameau de Bardou depuis ses 10 ans et perpétuant la tradition de ses parents en retapant le hameau et accueillant des orchestres allemands de musique classique tous les étés. Mais toute bonne chose a une fin, et nous dinons copieusement avant d’aller se coucher.
3ème jour : dimanche 13 novembre
- Course réalisée : Aiguille Déplasse - Arête Sud-Ouest
- Cotation : AD- II P3 - 4b max
- Durée : 7h45
- Ascension totale : 540m
- Distance : 7,80km
Départ aux aurores pour cette dernière journée dans le Caroux du week-end. Nous prenons le minibus à 7h15 direction le village de Douch, à partir duquel nous entamons l’approche vers l’Aiguille Déplasse, une des trois Aiguilles caractéristiques du Caroux. L’approche depuis Douch, plutôt que depuis les Gorges d’Héric, semble d’après la carte du CAF de Béziers, bien plus simple : beaucoup moins de dénivelé à l’aller comme au retour, et un terrain bien plus accueillant que les couloirs typiques du Caroux…
L’approche est plutôt simple et facile à suivre jusqu’à la descente, où nous devons suivre un balisage bleu descendant le ravin du Rieu Tort afin d’obliquer vers la droite pour suivre une sente balisée jaune. Mais l’intersection est peu claire, et devons chercher un chemin praticable permettant d’atteindre les aiguilles Viallat et Déplasse. Une fois le chemin trouvé, nous suivons les cairns et descendons tant bien que mal avec des passages agrémentés de chaînes et de cordes. Nous réussissons enfin à atteindre le dièdre de départ de l’arête, au bout d’environ 1h50 d’approche. Départ corde tendue, malgré une difficulté supérieure à celle des précédents jours. Le topo ne décrit pas de chemin précis, car l’itinéraire reste assez libre : il suffit de suivre l’arête pour en trouver le bout !
Malgré cela, il faut veiller à choisir un tracé permettant la pose de points. Le dièdre de départ est évident, ni trop exposé, si bien que nous progressons facilement. Nous arrivons alors près du passage où le rocher serait moins sympa : il s’agit de l’endroit où Daniel et sa cordée ont jadis fait tomber un énorme bloc de roche, heureusement sans victime… Nous contournons donc ce passage vicié, pour continuer sur l’arête dorénavant plus exposée et jolie à grimper. Le nombre de sangles manque un peu, sans trop non contraindre pour autant. Le temps est beau, la vue est belle, nous passons un agréable moment au chaud pour cette dernière journée du Caroux.
Arrivés au sommet, nous commençons à chercher le rappel de descente, plutôt bien caché. La descente du sommet à ce rappel est laborieuse, non parce que la désescalade est difficile, mais nous décidons d’assurer la descente depuis un relai sommital. Cela s’avère nous ralentir, à cause de traversée et de tirage assez gênants. Nous parvenons néanmoins à descendre de l’arête, et arrivons rapidement sur le plateau du Caroux, où il nous suffit de rejoindre le GR7 jusqu’à Douch, entre plateau dégagé et bois automnal. Finalement, nous mettons 5h00 à parcourir l’arête, et 45min à redescendre vers le minibus.
Nous repartons donc à 16h00 du Caroux, pour un débrief à l’Artichaud puis un retour sur Vienne pleins de souvenirs et d’idées pour la suite du cycle - cette fois ci tourné sur la neige et la glace !