Dates : du 10 au 18 Juin 2023
Lieu : Ailefroide
Activité : Alpinisme et grandes voies
Objectifs : Mise en pratique des apprentissages du cursus
Participants : Louis COURBOIS, Daniel GIRIBALDI (encadrant), Laure LAGRAVE, Benjamin OFFNER, Agnès POUZANCRE
Carte IGN : 3436ET – Meije Pelvoux
1er jour : Samedi 10 juin 2023
Voyage en voiture. Nous sommes trois à partir pour la semaine complète. Le matériel de camping en plus du matériel d’alpi, la voiture déborde. Nous arrivons au camping d’Ailefroide sous une légère pluie qui heureusement va s’arrêter pour le montage des tentes. Petit apéritif pour discuter le programme du lendemain. La météo limite un peu les choix possibles. La pluie est encore annoncée pour l’après-midi. On opte pour une grande voie escalade assez facile et assez courte : « Spit on cup ».
2eme jour : Dimanche 11 juin 2023
- Course réalisée : spit on cup | D- 5b>5a
Réveil 7h pour partir assez tôt et ne pas être pris par la pluie de l’après-midi. L’approche est très courte (20 minutes depuis le camping). Le camping d’Ailefroide est vraiment un camp de base idéal
Louis est devant dans les 2 premières longueurs. Laure prend la tête sur les 2 longueurs suivante et Daniel fini le boulot pour les 2 dernières. Il n’y a pas de difficultés majeures et c’est très bien équipé. Cette voie est idéale pour découvrir le très beau granite d’Ailefroide. Homogène dans le 4 avec quelques pas isolés de 5a – 5b. Ça déroule bien, nous arrivons après 2h30 d’escalade seulement.
Reste à faire la Descente. Louis et Laure se concerte pour trouver le sentier et le premier relais de rappel. Des questions se pose concernant le coté vers lequel jeter les cordes. On relit le topo et on se lance. C’est bon, le second relais est juste là, 10m plus bas. Le second rappel est assez impressionnant, 50m avec quelques ressauts en fil d’araignée. Nous sommes en bas de la voie en tout début d’après-midi. Le ciel se couvre mais nous sommes en avance sur le timing et la pluie n’est pas encore là. Nous allons pouvoir profiter de l’après-midi pour nous reposer.
3eme jour : Lundi 12 juin 2023
- Course réalisée : little palavar | D 5c>5b
Comme la veille, nous partons un peu tôt pour éviter les pluies de l’après-midi. La voie est un peu plus longue (8 longueurs) et un peu plus difficile que celle d’hier. Les longueurs sont plus continues dans le 5. L’approche est toujours aussi efficace depuis le camping. En 20 minutes nous sommes au pied de la voie.
Cette fois c’est Laure qui démarre. La première difficulté ne tarde pas à arriver, le premier pas de 5c et juste là, au départ. On s’y prend à plusieurs fois mais la première dégaine est enfin clipée, on peut démarrer. Laure se charge des 3 premières longueurs puis Louis les 2 suivantes et Daniel va une nouvelle fois finir.
Ça déroule bien moins vite que la veille. C’est clairement un ton au-dessus. Les longueurs sont assez homogènes dans le 5. Le granite est splendide et l’escalade variée (pilier sur le fil – dalle – face verticale a réglette). C’est une très belle voie à faire absolument.
Nous arrivons au sommet avec les premières goute. La pluie est là plus tôt qu’hier. Nous n’allons pas trainer dans l’enchainement de 4 rappels. Les 3 derniers rappels faisant 48m, il faut faire attention au bout de corde mais c’est très efficace. Nous arrivons au camping vers 15h un peu mouillé mais content de notre journée.
4eme jour : mardi 13 juin 2023
- Course réalisée : montée au refuge des écrins
- Altitude : 3175
- Durée : 6h00
- Ascension totale : 1200m
- Distance : 12km
La météo annonce le changement de temps et du soleil stable à partir de jeudi. Nous décidons de monter au refuge des écrins pour faire de l’alpi. Cette journée est dédiée à la montée au refuge. Nous sommes sous la pluie jusqu’au refuge du glacier blanc où nous décidons de faire une pose pour nous sécher un peu et manger un bout. La tarte aux myrtilles est à recommander. Cette pause est bienvenue car lorsque nous repartons, la pluie a cesser et nous arriverons au refuge des écrins presque sec.
5eme jour : mercredi 14 juin 2023
- Course réalisée : Roche Faurio – versant SE (voie normale)
- Altitude : 3730 m
- Cotation : F II P3 3.1
- Durée : 7h00
- Ascension totale : 650m
Réveil à 4h00 du matin. Nous avons bien troqué l’escalade pour l’alpinisme. Le rythme n’est pas le même. Après le petit déjeuné, nous mettons les frontales en place et descendons pour reprendre pied sur le glacier. Le regel est inexistant et le ciel bien encombré. Les conditions ne sont pas idéales.
Nous remontons la trace sur la rive gauche du glacier blanc avant de trouver les pentes un peu plus soutenues qui remonte vers roche Faurio. Les nuages vont et viennent, c’est une très belle ambiance. Arrivée sur l’épaule neigeuse, le temps se couvre encore un peu plus et nous sommes dans le brouillard. Nous ne profiterons pas de la vue mais l’exercice de grimper une arête de rocher à 3700m d’altitude dans le mauvais temps est intéressant. Louis qui est en tête se rend bien compte des difficultés que cela ajoute. Nous sommes seul au sommet. Tous les groupes avec guides se sont arrêtés au début de l’arrête.
La redescente se fait assez rapidement et nous revenons au refuge en tout début d’après-midi. Repas et sieste pour reprendre des forces. Il va en falloir pour se lancer vers le dôme de neige des écrins
6eme jour : jeudi 15 juin 2023
- Course réalisée : dôme de neige des écrins – versant N (voie normale)
- Altitude : 4015 m
- Cotation : F+ II X3 3.2
- Durée : 10h00
- Ascension totale : 1050m
- Descente totale : 2300m
- Distance : 19 km
Enfin le premier jour de vrai beau temps. La météo n’avait pas annoncé de journée sans averses sur le secteur depuis plus d’un mois. C’est le moment d’en profiter. Réveil à 3h00. Ça pique tellement que Daniel ne se réveille pas. Louis va le secouer et c’est avec 30 minutes de retard que l’équipe quitte le refuge.
Le regel est cette fois très bon. On peut sortir de la trace pour marcher sur la neige bien lisse. Nous sommes nombreux à tenter le sommet aujourd’hui. Des cordées avec guides, des cordées autonomes, des skieurs sans cordes et même un snowboardeur sans crampons.
L’itinéraire n’est pas compliqué, il suffit de suivre la trace. Nous slalomons entre les séracs et les crevasses. Même si la courses n’est pas difficile techniquement, l’ambiance haute montagne est bien là et l’altitude aussi. Le souffle se fait court et nous sommes obligé de réduire le rythme sur la fin.
Le sommet approche, il ne reste plus qu’à franchir la rimaye qui est bien bouché et monter la dernière pente. Enfin la vue se dégage coté Bérarde. L’Olan, les Rouies, la Meije, les Bans. Tous les sommets sont aujourd’hui visibles. Et bien sûr la barre, juste là, à porté de crampons. Malheureusement, avec les chutes de neige importante cette année, l’arrête n’est pas encore en condition. Il faudra revenir.
Une longue descente se présente maintenant. Nous devons redescendre au camping pour accueillir ce soir Agnès et Benjamin qui nous rejoignent. Arrivée au pré de madame carle, les jambes sont lourdes mais la semaine n’est pas finie. Direction le camping pour prendre une bonne douche et faire une bonne sieste. Demain on repart !
7eme jour : vendredi 16 juin 2023
- Course réalisée : montée au refuge du sélé
- Altitude : 2504
- Durée : 4h00
- Ascension totale : 1000m
- Distance : 9.5 km
Agnès et Benjamin sont arrivés dans la nuit. Nous restons un peu au lit ce matin pour recharger les accus. Le programme du jour est assez court, nous prenons le temps de prendre un bon petit déjeuner, de préparer le matériel et plier le camp. Nous démarrons l’approche vers le refuge en fin de matinée. Il fait chaud, le temps a vraiment changé depuis le début du camp. Nous avons droit à une jolie randonnée. Des chamois pas sauvage, des fleurs de toutes les couleurs, et pour agrémenter le tout, le passage d’une barre rocheuse par des vires équipés de câbles. Nous arrivons au refuge dans la bonne humeur.
8eme jour : samedi 17 juin 2023
- Course réalisée : Ailefroide orientale – Arête S (voie normale)
- Altitude : 3839 m
- Cotation : PD- 3a>3a III
- Durée : 11h00
- Ascension totale : 1200m
Nouveau réveil à 3h00. Nous sommes un peu plus lents que les autres cordées pour nous préparer et nous partons en dernier. Les frontales scintillent dans les vires vers l’ancien refuge. Attention où on pose les pieds dans l’obscurité, les difficultés démarrent dès le début.
Une fois à l’ancien refuge, le sentier remonte un pierrier et arrive rapidement sur la neige. Il est temps de chausser les cramons pour atteindre le pied de la voie et le joli couloir de neige qui permet d’éviter le passage des vires. Cette variante esthétique permet en plus de gagner du temps.
A la suite de se couloir, nous remontons des pentes de neige en contournant au plus facile les ressauts rocheux. Le dénivelé s’accumule, l’altitude monte et la fatigue des jours précédents pèse lourd dans les jambes et dans les têtes. Dans le passage clé de la banane, nous prenons la décision de faire demi-tour. La descente est assez technique et exposée, il faut garder suffisamment de forces et de lucidité pour revenir sereinement au refuge.
L’heure a bien avancé et la chaleur a transformé la neige. La descente par le couloir risque de ne pas être en bonnes conditions, nous optons donc pour la solution des vires. Le temps de relire le topo pour trouver le départ, nous prenons pied sur le rocher et pouvons déchausser les crampons pour une belle descente assez exposé. Il faut rester concentré jusqu’au bout. Retour au refuge après 11h d’efforts et 1200m de dénivelé jamais vraiment facile. Nous n’avons certes pas atteint le sommet mais tout de même réalisé une belle course.
9eme jour : dimanche 18 juin 2023
- Course réalisée : col du sélé – versant E
- Altitude : 3283 m
- Cotation : F
- Durée : 9h30
- Ascension totale : 900m
- Descente totale :1900m
Après la grosse journée de la veille nous décidons de faire une petite course pour terminer le séjour. Ce sera le col du sélé. Réveil à 4h00 pour une belle randonnée glaciaire. Aucune difficulté pour cette course si ce n’est la lecture du glacier pour éviter les zones crevassées.
Arrivé au col, le glacier de la pilatte se dévoile de l’autre côté. Beaucoup plus chaotique, il est vraiment impressionnant.
Nous ne sommes pas pressés, nous prenons le temps de manger et profité de la vue avant de descendre. Les conditions sont idéales avec une neige juste ramollie pour dévaler la pente. Nous revenons rapidement au refuge. Le temps de refaire les sacs et c’est reparti pour une nouvelle longue descente jusqu’aux voitures. Quelques goutent viennent pimenter le passage des vires mais tout se passe bien. Les chamois sont toujours présents pour nous dire aurevoir. Nous arrivons enfin aux voitures, ce qui signifie également que le séjour est terminé ainsi que le cursus « vers l’autonomie en alpinisme ». Le temps de tirer un bilan autour d’un verre et nous prenons la route.