AIGUILLE DE L’ÉBOULEMENT (3599m)
Par le couloir SO et Traversée
- Massif du Mont-Blanc -
Samedi 16 et Dimanche 17 juin 2018
1er jour : Gare du Montenvers (1913m) – Refuge de Leschaux (2450m)
Dénivelée : positive = 700m / négative = 150m
Météo : Beau temps, un peu couvert en fin de journée
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2ème jour : Refuge de Leschaux (2450m) – Aiguille de l’Éboulement (3599m) – Retour par le glacier de Pierre Joseph – Refuge de Leschaux (2540m) – Gare du Montenvers (1913m)
Dénivelée : positive = 1300m / négative = 1850m
Météo : Beau temps, quelques nuages accrochés aux sommets
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Carte : IGN - 3630OT - Chamonix – Massif du Mont-Blanc
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Participants : Régis, Christophe, Lionel et Olivier
Il y a des sommets peu connus, et qui vous font pourtant tutoyer des lieux et des courses mythiques de l’alpinisme. L’Aiguille de l’Éboulement est ce genre de sommet. Nos pas nous ont en effet menés au refuge de Leschaux, si typique. Petit refuge perché à flan de montagne : une salle unique qui fait dortoir et salle à manger, avec vue imprenable sur le glacier du Mont Mallet et ses sommets avoisinants. Dont un sommet qui vous fait voyager dans l’imaginaire et l’histoire de l’alpinisme : Les Grandes Jorasses !!
Le premier jour, après s’être laissés transporter par le petit train du Montenvers, nous parcourons le glacier de la Mer de glace, puis celui de Leschaux. La jonction entre ces deux glaciers est une moraine un peu pénible à traverser. Mais à part cela, la montée est douce et régulière, jusqu’à l’arrivée au bas du refuge de Leschaux. C’est alors une ascension courte mais verticale jusqu’au refuge, avec quelques échelles et barres d’acier qui facilitent la montée. Le retrait glacière rend de plus en plus compliqué les accès aux refuges du massif du Mont-Blanc.
Nous serons seuls pour cette soirée et nuit au refuge. La gardienne est sympathique, mais elle commence à souffrir du manque de fréquentation de son hébergement. Il est vrai que la plupart des courses environnantes sont d’un niveau de difficulté élevé, qui n’est pas à portée de tous, même s’il existe quelques parcours plus accessibles. Nous aurons le droit à un magnifique couché de soleil sur le glacier de Leschaux et les Grandes Jorasses. Je recommande vivement !!
Le deuxième jour, nous attaquons en traversée au-dessus du refuge pour rejoindre le pied du couloir Sud-Ouest de l’Aiguille de l’Éboulement. Nous « frôlons » les pentes raides des Grandes Jorasses… Serait-ce un jour un sommet accessible pour nous ? La question reste en suspend. L’approche est longue avant d’arriver au fameux couloir (trois bonnes heures). Nous franchissons alors la rimaye, encore bien bouchée en ce début de saison, mais je décide tout de même de poser une broche à glace « psychologique » comme me diront certains. Puis c’est la longue ascension du couloir, bien rectiligne jusqu’à sa sortie, qui oblique un peu sur la droite. 400m de dénivelée sur une pente de 35° à 45° : nous sommes tous biens contents d’arriver en haut !! Le sommet n’est ensuite plus très loin et offre un magnifique panorama sur le massif du Mont-Blance, avec en premier plan des noms fameux : Talèfre, Leschaux, Grandes Jorasses, Périades, … Personnellement, il y a longtemps que je n’avais pas ressenti cette émotion, une sorte d’euphorie qui vous monte au cerveau, un sentiment d’être le seul à avoir poser ses pieds à cet endroit, et cette impression d’être « magnétisé » par les sommets alentours…
Revenons sur terre… La descente s’effectue par le glacier de Pierre-Joseph, avec un petit rappel entre la partie supérieure et inférieure de celui-ci. Nous avons un peu de retard sur l’horaire, et nous attaquons le passage délicat de la descente sous un soleil bien haut. Nous effectuons en effet une courte descente raide, en oblique et face à la pente, avec une neige qui commence à ne plus bien tenir. Mais passé ce passage délicat, c’est une longue descente rapide (presqu’au pas de course) jusqu’au refuge de Leschaux.
L’espoir de pouvoir attraper le dernier train du Montenvers en fin d’après-midi, disparu au fur et à mesure de l’avancée des aiguilles sur la montre, renaît à l’arrivée au refuge ! Il est 14h, nous mangeons, nous nous reconditionnons et réglons nos dettes en 30 min. La gardienne nous confirme qu’il est possible de rejoindre le Montenvers en 2h environ. Nous mettrons 2h15, en mode marche rapide et soutenue. Le train nous ramène dans la vallée, retour sur terre…
Cafistement vôtre,
