Stage Neige et Avalanches Niveau 1
(part 1 : théorie)
samedi 29 novembre 2014 - CAF de Vienne
C'est au local du club tout juste assez grand pour contenir 25 personnes qu'a eu lieu le Stage Neige et Avalanches Niveau 1 - 2014
Après un petit tour d'horizon sur les fausses idées à l'aide d'un questionnaire, le programme a pu commencer.
Les témoignages poignants sur DVD de Volodia SHAHSHAHANI et d'un guide de l'ANENA (agence nationale de l'étude de la neige et des avalanches) ont jeté le doute.
La neige est un matériau complexe composé d'éléments simple : de l'eau et de l'air !
Il neige quand la température est inférieure à 0°C.
La limite pluie-neige est pourtant inférieure d'environ 300mètres d'altitude à l'isotherme 0°C.
Une fois au sol, les couches des différentes chutes de neiges constituent le manteau neigeux sous forme de strates.
Ces couches vont évoluées plus ou moins lentement selon la température mais aussi l'épaisseur et encore d'autres facteurs (humidité, pluie, etc...).
Elles sont constituées alors de flocons, de grains de neige de forme très différentes ce qui rend difficile de prévoir la stabilité du manteau neigeux.
Le vent à une importance primordiale en transportant et en travaillant la neige.
Le poids et la structure du manteau neigeux engendrent les avalanches.
On dénombre 3 types principaux d'avalanches :
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avalanches de poudreuse : neige sèche, haute vitesse, aérosol. Assez rares mais très dangereuses. Peu souvent déclenchées par les randonneurs.
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avalanches de plaques : superposition de couches assez consistantes (dures ou friables) sur une couche fragile qui fait plan de glissement.
Le vent créée des plaques (les plaques à vent).
Ce sont les plus dangereuses car très souvent déclenchées par les randonneurs (>90% des accidents d'avalanches)
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avalanches de fontes : fréquentes surtout au printemps quand la température remonte. Neige lourde , humide, vitesse lente. Peu souvent déclenchées par les randonneurs.
Le déclenchement des avalanches se fait très souvent par le poids cumulé des randonneurs (surcharge).
Il est donc primordiale de s'espacer les uns des autres (20,30,50mètres...), de ne pas skier « brutalement » quand le manteau est fragile.
Le BERA : Bulletin d'Estimation du Risque d'Avalanche, visible et remis à jour tous les jours sur le site de météofrance donne une indication sur une échelle de 1 à 5 du risque d'avalanche, massif par massif.
La pente, l'orientation des pentes, le vent, la température, la constitution du manteau neigeux sont des facteurs naturels à prendre en compte.
Le nombre de personnes évoluant sur une pente est aussi très important (« déclenchement par un ou plusieurs skieurs,... »
La lecture du BERA demande de l'habitude pour exploiter toutes les informations .
Remarque : l'altitude, les massifs, l'époque dans la saison sont des facteurs indirects du risque potentiel (par exemple il n'y a pas du tout d'avalanche en-dessous de 2000m est faux).
Les pentes les plus dangereuses sont souvent le pentes Nord-Ouest / Nord / Nord-Est
Par niveau 2 on évitera les pentes >35°
Par niveau 3 on s'éloignera des pentes >30°
Par niveau 4 on choisira des zones vallonnées (ou rester devant la télé)
Dans un passage suspicieux, on s'éloignera les uns des autres.
En groupe, suivre les instructions du leader.
On doit toujours être équipé du DVA, de la sonde et de la pelle ET s’entraîner régulièrement pour bien savoir sans servir : il faut dégager une victime d'avalanche en moins de 15 minutes.
Recherche avec un DVA en 3 phases :
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recherche primaire : on cherche un signal en « balayant » l'avalanche
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recherche secondaire : on suit rapidement le signal
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recherche finale, à moins de 2/3 mètres : on fait une recherche en croix
Sonder en escargot tous les 30cm perpendiculairement à la pente. Une fois toucher la victime, laisser la sonde comme repère.
Pelleter rapidement depuis le bas, à plusieurs si possible (car fatiguant).
En cas d'accident appeler les Secours (112)
Au parking ou au refuge, toujours faire un essai réception/émission des DVA avant de partir.
Club Alpin Français de Vienne
Compléments
Méthode « 3x3 »
La méthode « 3x3 » est une aide à la prise de décision : peut-on continuer ou doit-on renoncer ?
Cette méthode tient compte de 3 facteurs : nivo-météorologiques ; terrains ; humains, à considérer à 3 moments différents : régional (quelques jours avant, préparation de la sortie), local (le jour de la sortie), zonal (à chaque point décisionnel). A chaque fois des questions à se poser doivent aboutir à la bonne décision.
Isotherme 0°C
L'isotherme 0°C est un plan imaginaire dans une zone à une altitude où la température est de 0°C.
Au-dessus la température est inférieure à 0°C au-dessous elle est supérieure. Cette notion est importante en météorologie, le passage de l'atmosphère en-dessous de 0°C conditionne, au sol, l'évolution du manteau neigeux ou de la prise en glace de l'eau, par exemple et dans l'air, l'altitude à partir de laquelle il va neiger.
Limite pluie-neige
En général on admet qu'il peut neiger 300 mètres en dessous de l'isotherme 0 °C. La température de l'air est alors de l'ordre de +1,5 à +2°C (la température monte quand l'altitude baisse). La neige se forme toujours, en altitude, avec une température négative, entre -2°C à -18°C. Il ne neige pas quand la température est très basse, les conditions pour que les flocons se forment ne sont pas réunis (une très faible température correspond à une situation météorologique avec un froid sec, sans humidité)
Poids de la neige.
Selon sa teneur en eau, la neige est plus ou moins lourde.
Une neige légère pèse moins de 50Kg par m3. Une neige lourde 500Kg/m3. On peut considérer généralement 100Kg/m3, soit 100litres d'eau ! ou encore une hauteur d'eau de 100mm (10cm).
Une avalanche de 70m de large, sur 300m de long et 50cm d'épaisseur pèsera plus de 1000 tonnes !
Pente de 30°
La plupart des avalanches se déclenchent dans les pentes de 30 à 45°.
On peut mesurer la pente à l'aide des bâtons en formant un triangle équilatéral. 30° est souvent la limite où l'on peut monter sans faire de conversions en ski. 30° correspond a une pente assez forte (piste noire en ski de piste !).
Ne pas confondre une pente de 30° et une pente de 30%.
30° correspond à une mesure d'angle. Le cercle complet faisant 360° ; un quart de cercle , 90°.
30% correspond à une élévation de 30m sur une longueur au sol de 100m (donc une longueur plus importante dans la pente). 45° font 100% ! 45° est un mur en ski de piste ! (à Avoriaz la piste noire du "Pas de Chavanette" est plus couramment appelée le “Mur Suisse“ /50°/ une des pistes les plus raides du monde. A l'Alpe d'Huez la piste noire du Tunnel est à 35°).
Pente supérieure à 45°.
Ces pentes ne sont pas abordables par le skieur de randonnée ou raquettiste paisible. C'est plus du domaine du ski-alpinisme , ski/surf extrême pour riders, ou pour des alpinistes dans un couloir par exemple (piolet ; crampons). La neige fraîche se pose sur ces fortes pentes (« feutrage ») mais souvent ne tient pas de partout et se purge naturellement (avalanche de poudreuse).
Orientation des pentes.
On dit « face Nord » pour la partie de montagne dont la pente est du coté du nord. C'est la partie qui ne voit pas le soleil, donc la plus froide. La neige reste plus longtemps dans l'état, sans se transformer qu'en face Sud, car le froid conserve. C'est souvent une neige légère (aérée), peu humide. S'il elle s'humidifie lors d'un réchauffement , la neige se transforme en glace la nuit avec le froid et le reste, en face nord, dans la journée.