Belledonne est un endroit magique où de beaux sentiers fleuris vont mourir sur de sombres arêtes déchiquetées,
où le temps d'un regard posé sur une fleur ... le ciel s'est embrumé.
Belledonne est un endroit étonnant.
Nous sommes 3 à quitter le parking du pont de la Betta (1350 m) au dessus de Prabert à 9h, parking bondé tel celui d'un Leclerc un jour de solde.
Trois ce n'est pas énorme, mais cela forme un groupe stable au sein duquel se dégage toujours une majorité.
Certes nous ne sommes pas là pour voter, sauf peut-être contre la canicule dont le poids sur nos épaules ne ralentit pas notre marche en direction du habert d'Aiguebelle.
Un point s'impose aussitôt ; nous allons boire beaucoup d'eau ... ben oui il n'y a pas de bière la haut !
Nous marchons d'un bon pas, sans cependant nous presser. Ce sera un peu le fil rouge de cette rando, prendre son temps.
Nous passons sans nous arrêter à côté du habert d'Aiguebelle vers 1730 m où l'on s'active à installer des parasols, et oui le client arrive.
Il y en avait bien un plein parking, de clients, mais jusqu'ici nous n'en avons pas vu beaucoup.
Nous continuons en direction des lacs du Vénétier à 2100 m. Nous croisons des randonneurs à la descente, certains prennent le frais au bord du lac, mais personne hors nous ne semble monter, à tel point que j'ai un moment de doute. Aurions-nous raté quelque chose ?
Un regard vers le ciel me rassure, un tout petit nuage se dissipe lentement, l'occasion d'appliquer la méthode 3x3 fraîchement apprise par François.
Il me vient à l'idée que l'on pourrait détourner (légèrement) cette méthode pour redescendre plus vite là où pousse la bière fraîche ...
mais nous continuons. D'ailleurs un groupe monte loin devant nous. Rassurant.
Ainsi nous atteignons la cime de la Jasse à 2478 m où le panorama s'ouvre sur Prapoutel, la vallée du Grésivaudan et la Chartreuse.
Triste panorama bien brouillé, serait-ce la pollution ?
Face à nous le col et la dent du Pra, l'ensemble paraît bien rébarbatif, le sentier disparaît dans la rocaille.
Après une courte pause sur la Cîme de la Jasse, qui serait déjà un but honorable pour une rando, nous prenons la direction du col de la Pra à quelques mètres où nous rangeons nos bâtons.
"l'escalade" de l'arête de la dent du Pra est facile, juste deux pas un peu exposés mais qui se négocient bien, avec une surprise, l'arête est régulièrement équipée de spits flambants neufs, chatoyants sous le soleil. Ceux là n'ont pas dû beaucoup servir.
Pour nous la question ne se pose pas, la corde est restée dans la voiture et de toute manière, j'en ignorais l'existence. Ils n'étaient pas là à mon dernier passage.
Le sommet de la dent du Pra (2623 m) est vite atteint provoquant l'exclamation "déjà" des participants. Et oui, ce n'est ni très long ni difficile. Tout en déjeunant, nous profitons du spectacle sur l'arête menant à Belle étoile et plus loin au pic des Cabottes. A quelques pas le col du Vouteret, prévu pour la descente est bien enneigé. Voici le moment de la descente. Doit on prendre, comme prévue la pente raide et enneigée sous le col du Vouteret ou revenir par notre chemin de montée. Un rapide test de la qualité de la neige sous le col nous convainc, nous n'allons pas changer nos plans.
La neige est excellente, nous profitons d'une brise rafraîchissante et la descente du col en direction du fond de Belle étoile est facile. Nous restons néammoins prudent. Dès le fond de Belle étoile, large replat (2350 m), les névés disparaissent et nous rejoignons le sentier en provenance du col de la Vache en descendant mi talus herbeux, mi pierrier au niveau d'un torrent.
Le reste va sans dire, légère remontée au pas de la Coche, puis descente au habert d'Aiguebelle où les clients semblent arrivés. Pendant ce temps, le ciel s'est chargé et nous entendons deux ou trois coups de tonnerre. Belledonne est un endroit étonnant.
Nous sommes arrivés au parking vers 16h20 et nous avons clos cette belle randonnée dans un bar à Laval, derrière nous le ciel est devenu bien sombre.
1400 m de dénivellé, environ 13 km et retour à Pont Evêque à 19h40.
E.T