Dévoluy
Raquettes
Semaine du jeudi 15 mars au jeudi 22 mars
Difficulté : facile à moyen. Matériel : raquettes Pelle-sonde-DVA . Accès : départ Pont-Eveque- Grenoble, Vizille, route Napoléon, La Mure, Corps, Pellafol, Saint-Disdier en Dévoluy. Retour par Mens – A51 – Grenoble . Carte : IGN 3337 OT. Météo : très perturbée, beaucoup de brouillard, deux jours de pluie/neige, de grandes ouvertures de soleil tout de même. Nivo: de 2 à 4 selon les jours !
Participants 12 : Paul, Nadège, Nicolas, Grégory, Isabelle, Nadine, Eric, Michel, Alain, Isidore, Anne, Pascal.
Introduction :
Nos amis d’un club de randonnée proche de Toulouse m’ont demandé de découvrir un massif en raquettes pour un séjour d’une semaine. Le Dévoluy s’est imposé comme terrain à découvrir bien qu’éloigné de 6 heures de route depuis la Haute-Garonne.
Jour 1 Jeudi 15 mars : La météo est triste pour partir. Un café à La Mure réchauffe un peu les cœurs mais en arrivant à Saint-Disdier en Dévoluy, les nuages et la pluie nous accueillent dans la grisaille. Nous prenons possession du gîte partagé en une salle unique et un seul dortoir. Pour occuper l’après-midi, nous allons vers la Joue du Loup pour s’entrainer à des exercices de recherche DVA, afin d’être bien au point pour les jours suivants. Le retour au gîte, bien chauffé, où les bières sont accessibles directement au frigo, est un vrai bonheur. Nous profiterons pleinement de cette opportunité.
Jour 2 Vendredi 16 mars : la météo est meilleure avec encore quelques nuages, mais du soleil, pas de vent, pas de pluie. C’est la nivologie qui n’est pas engageante 4 / toutes pentes. Il va falloir jouer fin. Le col des Faïsses est choisi pour sont altitude modérée (1701m) mais surtout sont approche assez sécurit en forêt et en crête avec un départ à basse altitude, sans neige. Nous ne serons pas déçus. Une des plus belles journées du séjour. La neige tombée la veille et dans la nuit, à saupoudrer la Tête de l’Obiou de sucre glace tel un Paris-Brest : on en mangerait. Un aller-retour à la table d’orientation de Jenabran invite à aller plus loin. Le Col des Faïsses est magnifique dévoilant tout le Dévoluy, combes et arêtes, jusqu’à la fenêtre qu’est le Col de Festre.
Les Payas 950m – Col de la Samblue 1477m – Table d’orientation de Jenabran 1597m - Col de la Samblue 1477m – Crête de la Samblue – Col des Faïsses 1701m / 1772m. Dénivelée = 950m
Jour 3 Samedi 17 mars : Après l’accalmie, la neige. Le BRA descend un peu pour un niveau 3 mais il a neigé la nuit et il neigera toute la journée. Là encore, il faut trouver une sortie la moins exposée possible. Tout le Dévoluy, plateau calcaire qui est entouré de montagnes en à-pic, est au même régime et au-delà tous les massifs environnants. La classique du Col du Rabou parait jouable au moins en partie pour prendre l’air. L’accès au départ de la rando est délicat. Il faut faire un échange de voiture car les pneus neige sont vite indispensables. Les arbres sont bien chargés de neige dès le départ en forêt. La visibilité est très faible, carte-boussole-GPS sont à la fête. Le groupe s’organise pour faire la trace dans une neige épaisse ou les jambes s’enfoncent jusqu’au dessous-des genoux. Arrivés à 1850m environ d’altitude, sous la « Plane » en face de la Croix de Pinecourte (?!), nous estimons la pente, chargée de neige fraiche, un peu trop relevée pour se sentir en sécurité. Nous effectuons un demi-tour sans repasser sur nos traces déjà invisibles. Pause casse-croute au Jas des Barges. En restant rive gauche de la Souloise, nous rejoignons facilement le chemin de l’aller, pratiquement au départ de la sortie. La bière coule à flot au gîte, pour se réchauffer en quelque sorte.
Pont de Villard (1354m) – Cabane de l’Avalanche [ !] (1532m) – Jas des Barges (1677m) – 1815m – Jas des barges – La Lauzière – Pont de villard. D+550m/8km
J4 Dimanche 18 mars : Les prévisions sont très optimistes en n’annonçant pas de pluie ni de neige, juste du brouillard épais, intense, sans grande visibilité ! Au gîte, des adhérents du CAF de Paris nous ont rejoins alors que certains d’entre nous vont repartirent le soir. Même pas dégoutés de faire 1500km dans le week-end pour retrouver leur même climat habituel du bassin parisien, ces skieurs de rando optent pour la même destination que nous autres : La Pierre Baudinard. L’intérêt est de partir du gîte sans prendre de voiture. La Pierre Baudinard est remarquable, nous l’avions aperçue lors d’une sortie raquette en direction de la Tête de Lapras, voici quelques années. Un refuge, très simple s’est blotti à l’abri de ce gros caillou détaché de la montagne. Exercice de navigation sans visibilité jusqu’à la prochaine cabane en direction du vallon de la Truchière qui était notre objectif initial. Une percée du soleil illumine la crête de l’Etoile. Des skieurs montent, d’autres descendent. Ni une, ni deux, nous sommes une poignée à attaquer la pente jusqu’à … 2050m ? Le vent souffle. La neige est dure. Le BRA est à 3 avec des plaques : descente. Casse-croute à la bergerie. Retour au gîte en ligne droite. Bières.
Saint-Disdier (1030m) – Pierre Baudinard (1614m) – Bergerie (1590m) – Crête de l’Etoile (2050m) – Bergerie – Le Mas (1194m) – Saint Disdier. D+1100m/12km
J5 Lundi 19 mars : Les parisiens sont partis, le CAF de Lyon arrive avec des têtes connues. La Météo est bonne, c'est-à-dire qu’il ne pleuvra pas. J’exagère, nous aurons une belle et même une très belle journée lumineuse. Direction le fond du Dévoluy pour partir du plat Col de Festre et pour aller au Col des Aiguilles. Plus de longueur que de dénivelée mais il fait beau, nous avons le temps, seul le risque d’avalanche (3/5) impose de la vigilance. Du col de Festre (1440m) le cheminement monte agréablement au Bachassous, puis au collet (1942m). Il faut redescendre 150m en s’espaçant dans une neige immaculée. Le Col des Aiguilles se présente surplombé d’une belle corniche. Une tentative par la droite est stoppée à quelques mètres du but : en plus de la corniche sur nos têtes, la neige a tendance à se dérober en plaques. A quoi bon prendre le moindre risque. Nous redescendons puis remontons les 150 mètres du collet. Le vent souffle. Le Chauvet par la crête est plus que tentante. Le groupe se sépare en deux. Les premiers rentrent par une descente directe, les seconds traversent par la crête. Un jeune couple de skieurs de Rando nous félicite pour notre rapidité à faire la liaison collet-Chauvet. Cela devait être pour nous narguer car ils sont descendus en moins de deux ! Un peu écœurés nous nous retrouvons avec tout le groupe après une descente rapide. Retour au gîte en passant par Superdévoluy, pour voir qu’il n’y a rien à voir de magnifique. Bières.
Col de Festre (1440m) Le Collet (1942m) – Vallon des aiguilles (1807m) – Col des aiguilles (2009m -5m) – Le collet – Col de Darnes (1933m)- Le Chauvet (2062m) – Col de Festre . D+1000m/12km
J6 Mardi 20 mars : Objectif : Col de Drouillet. Le Col de Drouillet est atteint en suivant le vallon de la Truchière : « peut-être le plus beau vallon du Dévoluy ». La météo prévoit soleil entrecoupé de nuages. Traduction en isérois : brouillard intense, visibilité nulle, froid pénétrant. Départ des Pertusets ; la bergerie déjà vue lors de la sortie Pierre Baudinard est en vue, enfin nous tombons dessus car elle ne se devine pas dans le brouillard épais ! Le téléphone avec son appli GPS est subitement inopérant. Il faut ressortir les instruments de navigation à l’ancienne. Carte, boussole, altimètre. Trouver l‘entrée du vallon de la Truchière sans se tromper de vallon est une gageure. Incapables de discerner quoique se soit, nous divaguons d’une pente à l’autre du vallon sans savoir si nous montons, descendons, traversons à gauche, traversons à droite : le flou total. Apparemment sur le replat à 2000m d’altitude, nous rebroussons chemin du plus beau vallon du Dévoluy qui n’a rien laisser apparaitre. Au moins la descente est plus rapide en fond de vallon. La sortie est cependant difficile à repérer. Casse-croute à la bergerie une deuxième fois avant le retour au gîte. Bières.
Pont des pertusets 1206m – Bergerie (1590m) - Vallon de Truchière (2000m)
D+880m / 9km
J7 Mercredi 21 mars : c’est le Printemps en France… et dans le Dévoluy ! Beau temps.
Le col de Charnier (2102m) et sa vue sur le Lac du Lauzon sont tentants. La neige fraiche est en abondance et immaculée. Le niveau du BRA (Bulletin du risque d’Avalanche) est encore en niveau 3 toutes pentes avec notamment des plaques friables dues au vent qui souffle d’un coté, de l’autre depuis plusieurs jours, depuis une météo générale perturbée. Le départ depuis Maubourg, près d’Agnières en Dévoluy, est sympa. Le coin est farci de chourums et avens. Un collet puis une petite descente nous amène à proximité du torrent des Adroits. Un court passage exposé sous une pente assez forte et surplombant une descente raide dans le fond du vallon stoppera notre progression. Je vais voir de près ce qu’il en est. Déjà fort hésitant à engager un grand groupe dans ce traquenard, je n’hésite plus quand je déplace une plaque peu épaisse mais visiblement conforme aux prédictions du BRA. Inutile de prendre plus de risque. La montagne est assez grande pour aller ailleurs, là où il fait meilleur vivre. Une fois de plus nous rebroussons chemin. Trop de neige, tue la neige. Plus loin en dessous, après le casse-croute de 11h30 ( !) nous en profitons pour faire quelques exercices de pentes raides avec crampons et piolets. Retour prématuré au gîte. Bières.
Maubourg (1333m) – Serre Long (1623m) – Cabane du Chorum Clot – 1732m – 1823m- 1750m + retour idem. D+550m / 7km.
J8 Jeudi 22 mars. Nous ne sommes plus que cinq. Isidore et Anne se rapprochent de leur terre natale. Alain préfère profiter d’une journée de repos. Grégory, pas fatigué de ces footings de 10/12km-400/700m de dénivelée, mais obstiné, propose de retenter le Col de Drouillet par le vallon de Truchière « peut-être le plus beau vallon du Dévoluy ».
C’est donc à quatre que nous repartons du Pont des Pertusets. La bergerie est atteinte en ¾ d’heure. La brume est là mais légère. Le Vallon de la Truchière est attaqué au pas de course encore dans la brume qui maintenant à l’air de vraiment s’éclaircir. Nous reconnaissons le replat où nous avons fait demi-tour. Le Vallon est effectivement très beau, magnifié par des brumes errantes. Les parois des montagnes adjacentes sont blanchies par la neige fraiche. Le vent, que nous ne ressentons pas à cet endroit, fait fumer de cristaux, les crêtes et les sommets. Le col ne parait plus très loin. C’est un leurre, juste un nouveau replat. Nous sommes à 2100 mètres d’altitude. Maintenant, le vent est fort et froid malgré les calories dépensées pour monter. Encore une traversée pour éviter un creux, un nouveau replat à l’apparence de col et nous arrivons finalement au Col du Drouillet. Sous le Petit Ferrand (2724m), en plein vent, nous admirons la vue sur le Vercors Sud et la région de Luz la Croix Haute. Nous sommes au-dessus, à l’envers, de la Grotte de la Fétoure, pour ceux qui connaissent.
La descente et le casse-croute sont rapides. C’est le dernier jour, le jour du départ, nous retrouvons rapidement le gîte après cette sortie expéditive. Bières.
D+1100m/ 11km / montée 3h15 descente 2h.
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Retour par la très très belle route de Mens.
Des crêtes et des vallons sont encore à découvrir et à parcourir dans ce terrain de jeu formidable qu’est le Dévoluy. Belle semaine. Bonne ambiance. Peu importe la météo.
Pascal