Neige Cordier est au programme mais les conditions de nivologie ne sont pas au rendez-vous. Alors que faire d'autant que les conditions météo sont annoncées comme excellentes ?
Nous nous sommes décidées le jeudi soir pour le vallon de Fontanil le samedi et le pic des 3 Évêchés pour le dimanche. Les conditions météo sont bonnes mais le regel n'est pas excellent. Il faut donc partir de bonne heure aussi nous dormons sur place le vendredi soir.
Samedi : Départ du Lauzet/Boussardes (1630 m). Il faut porter jusqu'à 1700 mais la marche sur le sentier est agréable et nous chaussons les skis à 1800. Les conditions de regel malgré notre départ à 7h15 ne sont pas excellentes mais suffisantes pour que l'on ne s'enfonce pas. Les chamois nous regardent, indifférents à notre présence. Nous ne serons pas seul sur cette sortie, un autre groupe d'une dizaine de personnes est devant nous, sans compter les indépendants et autres. Le soleil est bien présent et commence à nous chauffer aussitôt sortis de la forêt de mélèzes. A partir de 2000 la neige est abondante. Le reste de la montée s'effectue sans difficulté jusqu'au col des 2 jumelles Sud à 2986 que l'on atteint à 10h15. Le panorama sur les sommets des Ecrins est extraordinaire. De la Meije aux Agneaux. Pour la descente il reste un peu de neige non transformée sur la pente exposée nord à droite du col. La pente est soutenue sur 50 mètres. Après nous revenons sur la neige qui commence a bien chauffer mais encore agréable à skier si l'on évite les accumulations de neige tombée la semaine précédente. Dans la forêt il faut chercher pour trouver les bons passages mais en regardant bien on y arrive. Les chamois sont partis. On déjeune à l'endroit où l'on déchausse les skis à 11h45, on est bien avec tout l'après midi devant nous, vu qu'on reste dans le coin pour la course du lendemain.
Dimanche : Départ du Col du Lautaret entre le pare-avalanche et le refuge du Lautaret à 1960. On est à pied d'œuvre à 6h30, le soleil n'est pas encore levé. Le regel est meilleur qu'hier. On chausse tout de suite en espérant ne pas avoir à déchausser plus loin car sur cette pente exposée sud il ne reste pas beaucoup de neige. Éh bien ça passe encore pour nous. Qu'en sera-t-il demain ? Un blaireau nous fait un petit coucou. Il y a des plaques qui sont parties côté nord sous la route du col du Galibier vers 2100. La montée est tranquille dans ce vallon de Roche Noire d'autant que nous sommes seuls. Un couple nous suit mais beaucoup plus bas, on est loin de la foule d'hier. Voici la dernière pente : 200 mètres de S3 et 50 en S4. Rien de bien méchant si ce n'est qu'il reste un bout de corniche suspendue qui ne demande qu'à tomber. Je fais une trace qui monte assez raide pour éviter d'avoir à passer 36 fois sous cette corniche et je prends le soin de faire les conversions ailleurs. On maintient les distances de sécurité. Arrivée au col sous le Pic à 3060 mètres à 10h30. Il ne fait pas très chaud car il y a du vent qui annonce le changement de temps. On s'arrête juste le temps de « dépeauter » et d'admirer les aiguilles d'Arves et nous commençons la descente. Je m'arrête pour attendre Bernard et voilà la corniche qui tombe et nous double en emmenant avec elle les rochers sur lesquels elle était posée. Petit moment de frayeur vite oublié car la neige est extraordinaire pour une descente d'enfer. Petit arrêt pour prendre les photos de la Meije qui s'offre à nous et regarder la marmotte qui sort de son trou de neige. Retour à la voiture à 11h45 et nous déjeunons au col du Lautaret avec un demi dans les mains face aux Combeynots.
Très bon week-end, Gilles