WEMA 2022 : SORTIE ALPINISME
- Pointes du Châtelard (3 479 m) -
Vendredi 15 et Samedi 16 juillet 2022
1er jour : Col de la Madeleine (1 758m) à 15h – Refuge de Vallonbrun (2 272m) à 16h30
Dénivelée : positive = 524m / Distance = 3,4 km
Météo : Beau temps, grosses chaleurs
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2ème jour : Refuge de Vallonbrun (2 272m) à 4h30 – Pointe NE du Châtelard (3 434m) – Traversée des arêtes jusqu’à la Point SO du Châtelard (3 479m) – Col de Vallonbrun (3 272m) – Descente directe sur le refuge et après une pause, retour au col de la Madeleine
Dénivelée : positive = 1 260m / négative = 1 783m / Distance = 15,05 km
Météo : Beau temps, grosses chaleurs, peu de vent
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Difficulté : PD- / II / Longue marche d’approche, beaucoup de pierriers
Carte : IGN TOP25 – 3633ET – Tignes Val d’Isère / Haute Maurienne, PN de la Vanoise
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Participants : Louis, Jacques, Mylène, Isabelle, Ludovic et Olivier
Pour cette sortie d’alpinisme en milieu de WEMA 2022, se déroulant dans des conditions de chaleurs extrêmes, Olivier nous propose de faire l’ascension du Grand Roc Noir culminant à 3582m d’altitude. Enfin, il s’agissait de notre objectif premier : partir du refuge de Vallonbrun le samedi matin pour rejoindre la Pierre aux Pieds, rejoindre le glacier de Pisselerand et terminer par un parcours de roche avec un peu d’escalade dans une cheminée… Mais en discutant avec le personnel du CIS Val-Cenis, les gardiennes du refuge, leur ami guide, bref l’ensemble des locaux interrogés, tous nous ont indiqué que l’accès au Grand Roc Noir était difficilement praticable et peu appréciable. L’ascension devra se faire une autre année, avec des températures plus clémentes ! Suivant les recommandations de Pascal, nous planifions donc un second itinéraire depuis le refuge du Vallonbrun : l’ascension des pointes du Châtelard.
Nous partons donc tranquillement le vendredi après-midi, après une grasse matinée bien reposante. Direction le Col de la Madeleine (1758m), où nous garons la voiture au milieu d’un petit hameau pittoresque aux maisons en pierre. Débute alors notre montée au refuge de Vallonbrun (2272m), par le sentier de randonnée (balisé GR5). Le début de celui-ci monte modérément, pour laisser place à une pente plus légère sur la fin. Nous traversons ici quelques bosquets, là quelques maisons en ruine, pour enfin trouver la Chapelle Saint-Antoine dans de larges et vertes estives. Le sentier laisse alors place à un chemin, que l’on voit praticable par des véhicules tout-terrain, expliquant l’aspect rénové des quelques bâtisses que nous croisons jusqu’au refuge.
Le refuge, tenu par deux gardiennes, est géré par le Parc National de la Vanoise et est assez bien aménagé. L’unique dortoir, assez exigu et bas de plafond, peut accueillir jusqu’à 19 personnes dans des boxes de lits superposés. Mais nous oublions vite la promiscuité face au confort du reste du refuge : eau courante, douche chaude moyennant des jetons, et emplacement agréable. Nous profitons donc de la soirée pour confirmer la planification de notre itinéraire du lendemain, autour de quelques verres quand même mérités, avant de laisser place au repas. Soupe, bœuf bourguignon, fromage et gâteau choco-abricot sont très largement appréciés par l’ensemble des tablées, avant de laisser place à une courte nuit de sommeil.
Nous nous levons en effet avant 4h00 pour entamer notre course à 4h30, aux faveurs de la fraîcheur de la nuit encore présente. Nous laissons crampons, piolets, broches à glace et matériel de nuitée au refuge pour notre course, mais gardons les frontales pour le début de la marche d’approche. Direction la Montagne du Châtelard, en empruntant des sentes escarpées. L’obscurité de la nuit finissante n’aidant pas, nous ne trouvons pas tout de suite le sentier identifié sur la carte IGN. Que cela ne tienne, nous progressons quand même en évitant chiens de berger et patous qui viennent nous voir en nous aboyant dessus. Pas de surprise, notre marche rapide les sème rapidement sans encombre.
Au bout du sentier tracé, nous commençons à remonter vers les pointes du Châtelard, en suivant la ligne de crête remontant sur la pointe Nord-Est (3434m). La pente est rude, mais nous restons encore sur un terrain praticable d’estive. Quelques passages d’escalade légère nous attendent, et plus nous montons, plus les pierriers de schistes se rapprochent de nous… Mais au loin, nous apercevons un véritable troupeau de chamois, avec une bonne dizaine d’individus et quelques petits. Ils empruntent même un passage que nous envisagions d’utiliser pour notre ascension. Gonflés par cette rencontre, nous finissons donc l’ascension de la pointe Nord-Est entre escalade facile de balcons de schistes et marche dans des pierriers casse-pattes. Vu la géométrie et la qualité du terrain, nous considérons que l’encordement serait plus dangereux que sécuritaire, aucun point n’étant visible et disponible.
La pointe Nord-Est atteinte, une vision panoramique nous fait tout de suite oublier les tracas de la montée : toutes les chaînes de montagne alentours s’offrent à nous, dans un ciel dégagé et sans vent pour nous décoiffer. Côté Sud, nous apercevons quand même une mer de nuage derrière la chaîne séparant la France de l’Italie, nous faisant apprécier le fait d’être de ce côté-ci de la frontière !
Après une légère pause casse-croûte sur ce sommet, nous continuons notre course vers l’Ouest, en suivant l’arrête séparant le Vallonbrun au Nord, du Val-Cenis au Sud. La course est légèrement aérienne, et nous devons faire un pas de désescalade suite à un éboulement qui a précédé notre venue. Le cheminement jusqu'à la pointe Sud-Ouest (3479m) nous offrent un spectacle éblouissant, sur lequel nous nous attardons légèrement. Le reste de la course d’arrête nous montre en continu l’objectif premier de notre sortie : le Grand Roc Noir, que nous atteindrons une autre fois.
Nous continuons et atteignons enfin le Col de Vallonbrun, marquant le départ de notre descente au refuge du même nom. Un pierrier de schiste se dresse face à nous, et nous décidons de tenter une descente en glissade. Celle-ci se révèle plus ardu que prévue, car très irrégulière. Tantôt les pierres roulent bien sous les pieds, tantôt la glissade est impossible. La foulée est à adapter constamment, et prenons plus de temps que prévu à descendre. Mais une fois au refuge, en début d’après-midi, nous profitons des qualités culinaires des gardiennes pour nous rassasier et désaltérer : salade et omelette pour les uns, tartes aux myrtilles pour les autres, ou simple verre d’eau pour le reste. Nous entamons alors la descente du refuge par le même sentier qu’à l’aller, chacun à son rythme, pour nous retrouver tranquillement au Col de la Madeleine. Il nous restera finalement assez de temps dans la journée pour profiter de la piscine du CIS de Val-Cenis, ou pour simplement faire une sieste bien méritée.
