Pic du col d’Ornon 2872m
Oisans
Randonnée,
Dimanche 9 septembre 2018
Départ : Villard-notre-Dame 1539m
Arrivée : Pic du Col d’Ornon 2872m
Difficulté : T3 difficile dénivelée, une bonne partie hors sentier, parcours en éboulis, quelques passages de ravines ,
Dénivelée : 1650m distance 16km
Accès : Pont-Eveque- Grenoble- Bourg-d’Oisans -Villard-notre-Dame (D219)1653m. 150km/2h15
Carte : IGN3335 ET et 3435 ET
Météo : Beau temps.
Participants . Isabelle, Fabrice, Paul, Louis, Simon, Pascal
Itinéraire emprunté : Crête de la Croix de la Garde - direction du Rocher du Grand Renaud (pentes raides - dalles) - combe nord du Pic du Col d’Ornon.Crête sud du Pic du Col d’Ornon.
Retour : revenir sur la combe Nord, suivre l’itinéraire de ski de Randonnée jusqu’à une cabane, longer le ruisseau Le Lauzon. Rattraper le chemin descendant le Bois de Moularet, traverser le ruisseau du villard, reprendre la route pour Villard-Notre –Dame.
Paysages lunaires. Belle vue sur Écrins, Dévoluy, Belledonne, Grandes Rousses.
L’accès à Villard-Notre-Dame au-dessus de Bourg d’Oisans est spectaculaire. La route est taillée en pleine paroi sur 7km et n’est pas très large, sans beaucoup de possibilité de se croiser, avec des tunnels « à l’ancienne », sombres, dégoulinants, mal taillés. Un parapet de bois tout de même au-dessus de l’impressionnant vide. C’est un ouf ! de soulagement que d’arriver au charmant petit village de Villard-Notre –Dame, havre de paix.
De suite l’endroit inspire une certaine sérénité. Dès les premiers pas, la vue se porte sur l’immense vallon devant nous et déjà les premiers sommets de l’Oisans et des Ecrins pointent leur nez. La Croix du Carrelet (2059m) est atteinte assez rapidement par de nombreux lacets… et bouses de vaches. On sent bien la campagne. En longeant la débonnaire crête de la Croix de Garde, le regard va maintenant de la combe de droite à la combe de gauche et au-dessus le Pic à atteindre et les deux Renaud, le Petit et le Grand. Le chemin est encore visible sur la carte et sous les pieds. Les ravines se franchissent finalement très bien, le débit des ruisseaux étant léthargique. A partir de 2300m d’altitude, plus de chemin mais que de la caillasse souvent instable parfois plus facile. Nous faisons beaucoup de zigzags dans cet univers complètement minéral. Le grand Renaud surplombe de ses grandes falaises déchiquetées. Le Col entre le Grand Renaud et le Pic du col d’Ornon parait tout proche mais interminable a éteindre. Louis a des fourmis dans les jambes en pensant à la descente à skis dans ce grand théâtre naturel. Ce col est à environ 2800m donc pas très loin … en altitude du sommet. Mais de là le, Pic est infranchissable ou du moins si on souhaite en rester à de la randonnée. Il faut continuer par l’ouest pratiquement à altitude constante (chemin visible, quelques cairns) pour atteindre le col suivant (2800). On fait quasiment un demi-tour pour entamer la crête sud, facile, du Pic. Comme souvent c’est à ce moment là, à l’arrivée du sommet, au moment ou un peu de chaleur ferait du bien pour manger tranquillement que des nuages cachent le soleil. Il fait presque froid. Nous sommes à 2872 mètres d’altitude, la vue est remarquable sur les sommets du nord des Ecrins, dominant de larges combes sous nos pieds, les sommets proches étant reliés par une succession d’arêtes faciles. Une invitation que nous refusons car il faut redescendre. Nous contournons à nouveau le Pic pour se retrouver face à la pente au col sous le Grand Renaud. Une profonde respiration : quand il faut y aller, il y aller. Nous dévalons pleine pente ce champ lunaire d’éboulis à sa vitesse car les genoux commencent à trembler dans ce terrain instable. La perspective de continuer à dévaler pour retrouver les ravines, nous enchante guère. De belles pentes herbeuses nous attirent et d’après la carte, l’itinéraire hivernal de ski de rando parait intéressant. Nous le suivons. La réalité du terrain est une fois de plus moins enthousiasmante. Une cabane nous aimante. Si une cabane a été construite là, un chemin pour y accéder doit bien exister. En effet il suit le ruisseau du Lauzon mais de manière très erratique sur un chemin difficile, le long d’un ravin creuser par le ruisseau beaucoup plus profond que ne le laisse supposer la carte. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il est trop tard pour faire demi-tour ou pour reprendre un autre chemin, nous devons continuer. Un cairn énorme, d’au moins deux mètres de haut, surplombe le village de Villard-Notre-Dame. Certes la pente est impressionnante mais le cairn n’est pas venu tout seul ni pour rien : le chemin existe ! Nous galérons dans des taillis le long d’une paroi exposée. Après beaucoup de temps et de peurs nous retrouvons une pente plus accessible puis finalement le chemin, le tout en regardant en permanence le GPS. Le chemin descend ensuite raide, traverse le ruisseau de Villard et arrive à la route. Ouf ! Mais il est tard. Simon qui est redescendu au village depuis la Croix du Carrelet, nous attend. Nous sommes sur les rotules. Il est 18h passée et nous avons encore de la route. Mais, à notre grande satisfaction, le bar de Villard, eh oui, Villard-Notre-Dame a un bar, est encore ouvert. La vue de la terrasse sur les montagnes alentours est plus que panoramique. Nous n’avons pas très envie de partir mais il faut prendre courage. Et la route à redescendre ? Non ! Renseignement pris la route qui rejoint Villard-Reymond, de l’autre coté, est soi disant en bon état. C’est pas faux pour un chemin forestier, c’est pas mal mais ce n’est pas une route, c’est une piste, d ‘autant plus qu’elle surplombe, elle aussi des vides impressionnants et sans barrière !
Prudemment nous arrivons à Villard-Reymond, puis nous retrouvons la route Bourg-d’Oisans – la Mure qui passe par le Col d’Ornon. La boucle est bouclée.
Très belle ballade, pour la vue. A faire en aller-retour, en tout cas déconseillée par notre cheminement de descente. Bar idyllique et randonnée superbe tout de même. Il est 21h30 passé quand nous arrivons à Pont-Eveque. Les étoiles pleins les yeux surtout parce qu’i fait nuit et que la fatigue est là. Pour tout le monde, les jambes mettront trois ou quatre jours pour oublier les éboulis ;)
Pascal